
Déclaration liminaire FNEC FP-FO du CSA Men du 11 mars 2025
« Nous sommes en guerre » scande le président Macron. Avec d’autres dirigeants européens, il se pose en défenseur du « monde libre » pour justifier son budget de misère et la destruction des acquis sociaux. Il faudrait selon le chef de l’Etat « resserrer les rangs » dans une union nationale qui conduirait politiques et syndicalistes à faire des propositions pour répondre aux efforts de guerre. Selon le ministre de la défense, il faudrait passer à 90 milliards d’euros par an pour les dépenses de guerre, c’est-à-dire une fois et demie le budget de l’Éducation nationale.
Avec sa Confédération, la FNEC FP-FO « ne veut participer ni à l’instrumentalisation, ni à l’intégration des
organisations syndicales de salariés dans une économie de guerre, synonyme de renoncement et d’abandon des revendications des travailleurs. »
Pour FO, ces nouvelles priorités budgétaires, au-delà de la position politique inacceptable, aggraveront les politiques d’austérité et conduiront à la casse des droits sociaux et des services publics, de la santé, de la sécurité sociale, de la solidarité et, bien entendu, de l’éducation. Ce gouvernement a déjà imposé par 49-3 un budget d’austérité pire que celui du gouvernement Barnier (50 milliards d’euros de coupes), qui a été censuré.
Il s’agit bien d’amplifier l’offensive contre les droits des salariés, contre les services publics.
Pas question de renoncer à nos revendications vitales, à commencer par : abrogation de la réforme des
retraites Macron-Borne et augmentation générale des salaires !
FO revendique la revalorisation de la valeur du point d’indice à hauteur de l’inflation : 10 % tout de suite sans contrepartie et rattrapage des pertes subies depuis 2000 (31,5%).
La FNEC FP-FO se félicite que la confédération FO ait quitté le « conclave » sur les retraites du ministre Bayrou qui vise à intégrer les organisations syndicales de salariés dans un processus gouvernemental de « délégation paritaire permanente », qui tourne le dos à nos revendications et risque de réintroduire la retraite universelle par points que nous avons rejetée en 2019. FO réaffirme son exigence d’abrogation de la réforme Macron-Borne des retraites et de maintien de tous les régimes de retraites existants, dont le Code des Pensions Civiles et Militaires.
La FNEC FP-FO, avec sa fédération FO de fonctionnaires refuse également la baisse de 10 % de rémunération en cas de congé pour maladie ordinaire.
La FNEC FP-FO rappelle son exigence d’abandon de toutes les contre-réformes : Parcoursup, Mon Master, le « choc des savoirs », la réforme de la voie professionnelle, le SNU, l’acte 2 de l’École inclusive avec la mise en place des pôles d’appui à la scolarité et le démantèlement des établissements sociaux et médico-sociaux…
Concernant le texte à l’ordre du jour, nous rappelons notre exigence d’abrogation de la loi de la transformation de la Fonction publique, de PPCR, du RIFSEEP …
La FNEC FP-FO exige le maintien du « dispositif Lycéen » pour les 105 élèves de Paris. Il n’est pas acceptable que ces jeunes se retrouvent expulsés de leur logement et stoppé dans leurs études.
Pas question non plus de tourner le dos aux mobilisations qui se développent partout en France dans l’unité avec les parents d’élèves pour défendre les classes, les postes et exiger des moyens à hauteur des besoins !
Les personnels refusent les 470 suppressions de postes dans le premier degré, les créations insuffisantes dans le second degré, les non-créations de postes et redéploiements de postes administratifs, infirmiers, de médecins, d’assistants sociaux, de personnels de direction…
Les personnels infirmiers se sont rassemblés avec FO le 5 mars devant la DSDEN de Seine-St-Denis, avec les parents d’élèves, pour refuser les redéploiements de postes infirmiers pour gérer la pénurie et exiger les créations de postes nécessaires.
Les personnels des écoles de Paris et les parents d’élève se réunissent aujourd’hui au ministère pour refuser les fermetures de classes, la suppression des décharges exceptionnelles de direction et pour exiger les ouvertures de postes nécessaires.
Le comité des écoles et établissements de l’Yonne mobilisés, refusant « de réclamer que l’on ferme ailleurs plutôt que dans [leur] école, que l’on déshabille Pierre pour habiller Jacques », appellent les personnels et les parents à se rassembler au ministère le samedi 15 mars à 14h, rejoint par d’autres délégations départementales, pour exiger de la ministre les postes nécessaires, pour refuser le cadre d’austérité imposé.
La FNEC FP-FO aux côtés de tous les personnels pour obtenir les moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’Ecole.
Pas question enfin de tourner le dos au combat des étudiants et des personnels qui manifestent dans les universités contre les coupes budgétaires et la sélection ! Ils se réunissent aujourd’hui à Paris à l’occasion du CNESER pour exiger les moyens pour pouvoir fonctionner.
Nous sommes et resterons aux côtés de la jeunesse, qui s’est toujours soulevée contre les guerres, et qui continue de refuser le génocide en cours à Gaza. La FNEC FP-FO réaffirme son exigence de cessez-le-feu immédiat et permanent et l’arrêt des livraisons d’armes.
Nous sommes aux côtés de tous ceux qui veulent faire barrage à l’austérité dévastatrice et à toutes les mesures réactionnaires prises par ce gouvernement pour nous diviser.
La FNEC FP-FO réaffirme que l’Etat, responsable de la situation à Mayotte, doit répondre à toutes les
revendications légitimes des personnels.
Pour gagner l’abrogation de la réforme des retraites, le retrait du budget d’austérité et refuser le budget de guerre, pour obtenir la satisfaction de toutes nos revendications, la construction du rapport de force, la question de la grève pour gagner est pour FO à l’ordre du jour.
Retrouvez le CR du CSA ministériel ici :
25-03-11-Compte-rendu-CSA-MEN