
En préambule de notre déclaration, nous souhaitons dire notre joie à l’annonce de la libération de nos collègues Cécile Kohler et Jacques Paris de la prison d’Evin pour rejoindre l’ambassade de France en Iran.
Cécile et Jacques étaient retenus depuis 1277 jours dans des conditions inhumaines. Ils sont désormais remis aux autorités françaises au sein de l’ambassade de France à Téhéran mais demeurent, à cette heure encore, interdits de quitter la république islamique d’Iran. La date de leur retour en France est donc à ce jour encore inconnue. Nous attendons avec impatience la nouvelle de leur retour auprès de leurs familles et de leurs proches.
Avec leur comité de soutien, nous remercions tous ceux qui ont participé aux mobilisations pour demander leur libération, mobilisations qui ont été un grand soutien pour eux pendant ces mois de détention.
Pour éviter la censure, et tenter d’imposer un budget d’austérité avec près de 40 milliards de coupes dans les dépenses publiques, le Premier ministre Lecornu, a annoncé la suspension de la réforme Macron-Borne des retraites. Mais personne n’est dupe : la prétendue « suspension » de cette réforme n’est qu’un leurre destiné à maintenir en place le gouvernement à travers des arrangements politiques.
Le prix de cette suspension c’est une troisième année blanche pour la valeur du point d’indice, le gel des pensions et leur désindexation de l’inflation, la multiplication des sanctions contre les agents malades, la réduction de 7 milliards d’euros des dépenses de santé, la suppression de milliers de postes dans la Fonction publique. Personne n’ignore non plus que le gouvernement veut remettre sur la table la retraite par points ou par capitalisation.
Pendant ce temps, de centaines de milliards d’euros de fonds publics viennent alimenter les dividendes des actionnaires et l’industrie d’armement. Pour la première fois, le budget de l’armée augmente de 7 milliards d’euros et dépasse celui de l’Éducation nationale.
C’est que, pour Macron et ses ministres, comme pour les gouvernements des 27 pays membres de l’UE, qui ont adopté le 23 octobre un plan de réarmement européen « pour la préparation de la défense 2030 », l’heure est à préparer la guerre, et ni l’école, ni la jeunesse ne sauraient y échapper.
La traduction concrète de ce budget d’austérité appliqué au nom de l’économie de guerre, c’est d’ores et déjà ce que chacun peut constater : les limitations des HSE, IMP, et même des Pactes – dispositif dont la FNEC FP-FO continue à demander l’abandon.
C’est aussi les baisses des dotations des collectivités, comme le démontre cette année la baisse de plus de 405 000 € sur les dotations globales de fonctionnement des collèges par le Département. Plus de 42 % des collèges voient leur DGF baisser. Dans certains établissements cela va se traduire par des non renouvellements de manuels scolaires, des projets pédagogiques qui n’auront pas lieu…
Chaque circulaire de rentrée annonce dorénavant toute une nouvelle liste de missions supplémentaires, souvent très éloignées de la transmission des connaissances, qui est le cœur de notre métier. Mais sans moyen supplémentaire, c’est-à-dire sans heure dans la DGH, sans rémunération en HSE puisque celles-ci baissent ou disparaissent. Attend-on des personnels qu’ils travaillent gratuitement ?
Pour la FNEC FP-FO, au lieu de l’empilement des missions contribuant à la perte de sens des missions et suscitant chez les personnels l’envie grandissante de quitter le navire pour éviter de sombrer avec, la priorité est à l’augmentation des salaires, la création des postes pour baisser le nombre d’élèves par classe, et la création de tous les postes nécessaires enseignants, administratifs, AED, AESH, CPE, PsyEN, infirmier, assistant social, médecin.
Mais ce n’est pas ce qui est prévu, malgré l’annonce de 5 400 emplois supplémentaires dans l’Education nationale. La réforme des concours qui se met en place en 2026 va en effet contraindre le ministère à budgéter de nouveaux postes : 8 000 emplois qui ne seront pas en classe durant l’année de M1. Une simple soustraction démontre que derrière les emplois supplémentaires annoncés le ministère cache la suppression de 1 891 postes d’enseignants devant élèves dans le 1er degré et 1 365 dans le 2nd degré.
Le ministre Geffray explique qu’il s’agit de « s’adapter » à « l’effondrement démographique », le nombre d’élèves devant passer de 12 à 10 millions à l’horizon 2040. S’il s’agissait de s’adapter aux évolutions démographiques, les gouvernements auraient accru les places en hôpitaux pour tenir compte du vieillissement de la population. Or, c’est le contraire qui a été fait. Plus personne ne supporte cette hypocrisie ! La FNEC FP-FO revendique l’annulation des suppressions de postes d’enseignants prévues dans le budget 2026, la création des postes nécessaires dans les écoles, les établissements et les services.
A propos des Listes Complémentaires : nous souhaitons savoir s’il y a eu des démissions de PE depuis la rentrée et, si oui, comment leurs postes sont compensés ? En effet, si les démissions doivent être remplacées par des BD, cela équivaut au final à des suppressions de postes. C’est pourquoi nous demandons que la LC soit réabondée pour tenir compte des éventuelles démissions
Le ministre Geffray, qui affirme qu’il n’est pas là pour engager de grandes réformes, poursuit scrupuleusement la mise en oeuvre des contre-réformes en cours, qu’il a largement contribué à lancer en tant que Directeur Général de l’Enseignement Scolaire entre 2019 et 2024, de la réforme du lycée et du baccalauréat au « choc des savoirs », en passant par l’acte 2 de l’école inclusive.
Nous dénonçons la poursuite à la rentrée 2025 de la mise en oeuvre du « Choc des savoirs » qui désorganise les établissements, met en concurrence les disciplines, les élèves au sein des groupes, menace la liberté pédagogique des enseignants et crée des tensions avec les familles. Elle remet en cause les dédoublements dans les autres disciplines considérées de fait comme non fondamentales, ce qui fragilise les services et les disciplines élèves. Le rapport de l’inspection générale confirme toute l’inefficacité de cette réforme. La FNEC FP-FO exige l’abrogation pure et simple des mesures du choc des savoirs et le retour de toutes les heures supprimées.
Le Ministère annonce la création de 1 200 emplois d’AESH en 2026. Les créations de 2 000 emplois d’AESH dans le budget Bayrou en 2025 et de 3 000 en 2024 n’ont été qu’une mystification. Les conditions de travail des élèves et d’accompagnement des élèves se dégradent de plus en plus rapidement. La pénurie s’accentue et la mise en place des PAS n’est qu’une manière de tenter de la cacher. La réalité c’est toujours plus d’élèves par AESH et il n’est plus rare de voir des AESH accompagner plus de 5 élèves, élèves avec des pathologies de plus en plus lourdes, qui devraient être pris en charge dans des établissements sociaux et médico-sociaux. Pour les AESH nous continuons à revendiquer un temps plein pour 24h avec un statut et un vrai salaire, l’abandon des PAS et des PIAL.
Les assistants d’éducation sont les seuls personnels de l’Éducation nationale sans possibilité de progression de salaire. Pour la FNEC FP-FO, la reconnaissance de leur travail passe par le niveau de leur rémunération. C’est pourquoi nous revendiquons une progression automatique et nationale de la rémunération des AED sur la base de leur ancienneté dès la première année de CDD. Cela a été possible pour les AESH, la FNEC FP-FO, demande que ce soit également le cas pour les assistants d’éducation.
Depuis le 1er mars 2025, tout agent en Congé Maladie Ordinaire (CMO) perd 10% de sa rémunération. En plus du jour de carence qui sanctionne injustement les arrêts maladie depuis 2018, la ponction de 10% s’applique sur l’ensemble de la rémunération, traitement et primes comprises, hormis le supplément familial et l’indemnité de résidence. Ce sont 900 millions que ce gouvernement cynique prévoit d’économiser sur le dos des personnels malades en baissant à 90% l’indemnisation des Congés maladie ordinaire. Les retenues sur salaire se feront sur les payes de novembre et janvier, rétroactivement à partir du 1er mars. Avec l’effet rétroactif, un personnel en CMO pourrait se retrouver amputé de 40 % de son salaire. C’est inacceptable ! la FNEC FP-FO, avec la FGF-FO, exige l’abrogation de cette mesure.
La FNEC FP-FO n’entend pas laisser faire et invite les personnels à se réunir, à participer massivement aux réunions syndicales pour discuter des initiatives immédiates à prendre pour bloquer cette folie destructrice et pour obtenir satisfaction sur les revendications :
- Retrait du budget Macron-Lecornu !
- Augmentation des salaires !
- Création de tous les postes nécessaires !
- Abrogation de la réforme des retraites Macron-Borne !
- Pas de retraite par points ou par capitalisation !