
En préambule, la FNEC FP FO dénonce la convocation à la gendarmerie de Montmorency du militant syndicaliste de la CGT, Sébastien Mesnesplier, ce mercredi 6 septembre, dans le cadre des poursuites engagées à l’encontre des syndicalistes qui se sont mobilisés lors du combat contre la réforme des retraites.
Le gouvernement s’en prend à un responsable confédéral pour intimider et faire taire les millions de salariés qui s’opposent à ses décisions. Cette fuite en avant autoritaire s’inscrit dans un contexte de violences accrues contre la jeunesse et le mouvement syndical que notre fédération n’accepte pas.
D’autre part, notre fédération demande que toutes les instances se tiennent sur temps de travail afin de permettre à tous les militants d’exercer leurs mandats dans les meilleures conditions, indépendamment de leur situation familiale et personnelle.
Concernant ce CSAD de rentrée, l’École publique manque de tout : d’enseignants, de personnels administratifs, d’AESH, d’AED, de médecins, d’infirmières, d’assistants sociaux… Les effectifs vont à nouveau exploser et le ministre Attal prétend régler le problème des cours non assurés par les remplacements de courte durée, ou par la surveillance des élèves par des AED devant des ordinateurs.
La FNEC FP FO retient la revendication des enseignants du Collège du Houlme, soutenus par les sections syndicales du SNFOLC et du SNES qui, face aux effectifs très chargés en 5éme et 4éme, demandent la création de 2 classes supplémentaires. Madame la Directrice Académique, ces personnels vous ont écrit dès le mois de juillet, via le Principal, pour décrire cette situation et vous ont adressé un préavis de grève à partir de la rentrée. Ils n’ont eu aucune réponse à ce jour. Ils se sont réunis nombreux à la pré-rentrée et ont décidé de consulter les parents d’élèves cette semaine pour décider avec eux de l’action à mener. Nous vous demandons de leur apporter une réponse et de recevoir une délégation en urgence.
De plus, des centaines d’élèves n’ont toujours pas d’affectation en collège, Lycée Général ou Technologique ou Lycée Professionnel. C’est le fruit de la politique de restriction budgétaire du gouvernement, des fermetures de classes prononcées à la rentrée 2023 dans le département. Nous revendiquons l’ouverture urgente de classes en collèges, en LP et en LGT. Cette situation met en grande difficulté les personnels administratifs de la DESCO, chargés de l’affectation des élèves. Nous demandons un renfort urgent en personnel pour ce service.
Quant au Président Macron en déplacement dans le Vaucluse le 1er septembre, il a déclaré : « Ce que nous voulons faire, c’est aussi une formation dès l’après-bac, professionnalisante, plus visible, qui va nous permettre de mieux planifier nos besoins et en quelque sorte de revenir à un système qu’on connaissait par le passé, qui fonctionnait, qui est un peu celui des Écoles normales. »
A la session 2023 des concours enseignants, ce sont 3 000 postes enseignants qui n’ont pas été pourvus. Les causes en sont connues : faiblesse des salaires, dégradation des conditions de travail, masterisation et réforme Blanquer des concours qui a repoussé la titularisation à BAC+6 et a développé de fait la contractualisation et les « job dating ». C’est une réalité que le président Macron ne peut ignorer.
Derrière ces annonces, s’agit-il de remettre en cause la masterisation et le recrutement à Bac+5 responsables de l’effondrement du nombre de candidats aux différents concours enseignants ? Ou s’agit-il seulement de « planifier des besoins » avec le recours à des contractuels dès le Bac, de remettre en cause les statuts des personnels et le fonctionnement de l’Ecole publique, la même pour tous ?
Pour rappel, en 2022, le candidat Macron se prononçait pour « la fin du recrutement à vie » et envisageait comme une piste possible la fin des concours enseignants… Pour sa part, la FNEC FP-FO a voté en 2009 contre les décrets sur la masterisation dans les instances nationales, et ne cesse de revendiquer le retour au recrutement par concours à Bac+3, et donc l’abandon de la masterisation.
La rentrée 2023, c’est aussi la volonté d’imposer le « Le Pacte ». Dispositif qui constitue une nouvelle attaque contre les statuts pour mettre au pas les personnels. Il est massivement rejeté, comme sont rejetées toutes les mesures de destruction de l’École. Dans notre département, nous souhaitons connaitre le nombre d’unités de pacte qui ont été budgétées et le nombre d’enseignants qui se sont positionnés en juin pour y participer.
A ce sujet, la FNEC FP FO fait sienne la déclaration des syndicats de personnels de direction de notre académie à la rectrice la semaine dernière, qui disent : « La mise en œuvre du Pacte cristallise tous les mécontentements et sa mise en application dans des délais intenables aura pour effet de mettre les chefs d’établissement en première ligne. Les disparités entre les établissements et au sein des équipes vont encore s’intensifier entre les volontaires d’une part et ceux qui refusent de donner crédit à une réforme considérée par beaucoup comme un leurre. Le dogme de la communication positive auto-réalisatrice l’a emporté sur le bon sens et la pédagogie. Il ne s’agit pas tant de répondre à un besoin réel qu’à faire oublier la pénurie d’enseignants et la désorganisation générée par le système lui-même. »
Par ailleurs, comment ne pas évoquer, pour cette rentrée, la réforme des Retraites mise en application au 1er septembre qui vole deux ans de vie aux travailleurs. A Force Ouvrière, nous ne tournons pas la page et continuons de revendiquer l’abrogation de la réforme des Retraites. La prochaine victoire en appellera de nombreuses, les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot.
Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des fonctionnaires continue de s’effondrer alors que l’inflation explose… Comme si cela n’était pas suffisant, une collègue de la circonscription d’Yvetot nous informe qu’une autorisation d’absence pour accompagner son enfant à un rendez-vous médical vient de lui être accordée sans traitement. Nous considérons que cela est inacceptable, et nous demandons que sa situation soit révisée.
Sonnant comme une provocation, le Président Macron annonce qu’il faudrait que les élèves en difficulté, et donc tout ou partie des personnels, reprennent le 20 août. Quant au ministre Attal, il fait diversion en interdisant le port de l’abaya. Pour la FNEC FP FO, cette mesure permet de détourner l’attention des vrais problèmes de la rentrée et du chaos organisé par le gouvernement. Ce contre-feu risque de déclencher des conflits et de placer les personnels, en particulier de direction, en grande difficulté.
La FNEC FP-FO rappelle que la Laïcité, c’est avant tout le respect de la loi de 1905 qui assure la liberté de conscience et la neutralité de l’Etat, lequel ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte. Cela passe par l’abrogation des lois anti-laïques, l’arrêt des mesures de territorialisation et de privatisation de l’École : « Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ! »
Concernant la loi Rilhac, la FNEC FP FO s’y oppose et demande son abrogation. Notre fédération refuse sa mise en place qui transforme l’école en profondeur, demande le maintien du décret de 89 sur la direction d’école et exige l’abandon de toutes les mesures visant à détruire l’école publique telles que l’expérimentation Marseillaise.
Dans notre département, cette rentrée se fait également sous le signe de la départementalisation des moyens de remplacements à laquelle s’oppose notre fédération. Que répondre aux premiers collègues directeurs qui nous indiquent que les décharges de direction de 1 à 3 classes ne prennent pas en compte la réalité de leur poste (comme par exemple un directeur sur la circonscription d’Yvetot qui enseigne en PS et s’est vu prendre la classe lundi pour accueillir ses élèves alors que cette journée lui a été imposée en journée de décharge) ? Que répondre aux collègues ex-ZIL qui nous indiquent que les services leur prévoient un remplacement à l’année alors qu’on leur a promis une charte du remplacement (comme par exemple sur la circonscription de Grand Quevilly) ? Que répondre aux enseignants qui ont dû accueillir les élèves de leurs collègues absents une semaine de rentrée scolaire (comme par exemple sur la circonscription de Rouen Nord) ? Et enfin, comment ne pas s’inquiéter de la situation que cela génère dans les services et qui vient tendre un peu plus les conditions de travail des personnels avec la création du nouveau pôle du remplacement ?
Enfin, concernant les postes de titulaires départementaux, nous demandons que les frais de déplacements soient effectivement comptabilisés à partir de l’école d’affectation et non à partir de l’école où l’enseignant exerce sa quotité de décharge la plus importante. Nous vous avons fait remonter plusieurs situations en juin mais celles-ci ne semblent pas avoir été prises en compte. Nous souhaitons savoir pourquoi ce n’est pas l’arrêté de nomination de ces personnels qui est pris en compte par le SAMD mais l’école qui permet de réduire au mieux les frais de déplacements des agents ?
Ainsi, dans ce contexte de rentrée scolaire, la FNEC FP-FO maintient toutes ses revendications :
– Augmentation du point d’indice : 10% tout de suite ! Ouverture des négociations pour le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2000
– Annulation des 2 000 suppressions de postes et création des postes nécessaires !
– Abandon de l’acte 2 de l’école ! Maintien et création des places nécessaires dans les établissements spécialisés !
– Mise en place en urgence de concours exceptionnels à Bac+3 pour recruter immédiatement des enseignants fonctionnaires ! Abrogation de la masterisation !
– Abrogation de toutes les contre-réformes : loi Rilhac, réforme du Bac, évaluations d’école, réforme du lycée professionnel, retrait du « Pacte » … !
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