
Nous sommes 48 enseignants d’ESMS, de RASED, de SEGPA, du milieu ordinaire, psyEN, AESH, coordonnateurs ULIS, réunis en stage avec le SNUDI FO 76 le 15 mai 2025 pour la défense de l’enseignement spécialisé et contre l’inclusion systématique et forcée.
Alors que plus de 26 000 dossiers sont en attente de traitement par la MDPH 76, nous refusons que l’école inclusive réponde à une logique du chiffre où les élèves ne sont pas orientés en fonction de leur profil mais en fonction des places disponibles. Cela revient à systématiser l’inclusion scolaire. Celle-ci devient la norme, sans se soucier de savoir si elle est possible ou non, sans prendre en compte les adaptations dont les élèves auraient besoin pour s’épanouir, évoluer et se soigner, au mépris de la dégradation des conditions de travail pour les personnels et des conditions d’apprentissages pour les élèves du milieu ordinaire.
A l’inverse, l’enseignement spécialisé et adapté répond à une logique qualitative, au plus près des besoins des élèves pour les faire progresser sur le plan scolaire, relationnel, social et personnel. A l’heure où la santé mentale est érigée en grande cause nationale et que les pôles de « santé bien être des élèves » sont en voie de constitution, il parait hypocrite d’imaginer que l’acte 2 de l’école inclusive soit pensé dans l’intérêt des élèves alors qu’il génère et organise une maltraitance généralisée.
En effet, avec cette mutualisation des moyens, le gouvernement n’entend pas donner plus de moyens humains ou de soins pour les élèves en situation de handicap, mais cherche encore à faire des économies sur le dos des enfants, des enseignants, et des parents d’élèves en mutualisant encore davantage les AESH, en créant les PAS qui permettraient à l’éducation nationale de s’octroyer certaines prérogatives de la MDPH, en poursuivant la destruction de l’enseignement spécialisé et en organisant méthodiquement le démantèlement des ESMS.
Nous considérons que l’enseignement spécialisé a une double fonction : prévenir et remédier à la difficulté scolaire, tout au long de la scolarité, grâce à l’intervention des RASED ; mais aussi, au besoin, d’adapter la scolarité des élèves en grande difficulté et/ou en situation de handicap par les orientations scolaires et spécialisées (ULIS, SEGPA, IME et ITEP).
Pour toutes ces raisons, et parce que, sous couvert de bienveillance, l’inclusion systématique des enfants en situation de handicap se traduit, en réalité, par une régression sans précédent pour les droits acquis des personnes en situation de handicap, nous revendiquons, avec la FNEC FP FO :
• La défense de l’enseignement spécialisé et adapté, le maintien et la création des places nécessaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux,
• Des RASED complets pour 800 élèves et le maintien des PsyEN comme fonctionnaires d’État,
• Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH,
• Le retrait de l’acte 2 de l’École inclusive,
• L’abandon des PIAL et des PAS.
Adoptée à l’unanimité
Motion-des-personnels-stage-15.05.25